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30/10/2008

Censures diverses.

Ce jeudi matin, pas un seul quotidien national dans mon kiosque préféré ! La cause : un mouvement de grève du syndicat du Livre CGT qui empêche la sortie et la diffusion des journaux papier. Ce n’est pas la première fois c’est toujours une fois de trop. Laurent Joffrin, de « Libération », évoquait sur France-Inter une véritable « prise d’otages » qui étrangle les journaux, déjà bien mal en point, et qui prive les citoyens d’informations et d’opinions sur les faits de la veille : en somme, une forme de censure qui ne dit pas son nom mais qui est bien réelle. Le syndicat du Livre CGT, désavoué par sa propre confédération, n’en a cure, malgré les appels à la raison : attitude irresponsable et inquiétante.

Dans le même temps, l’actuel président de la République, en rupture avec la tradition de la République fondée par de Gaulle, cherche à faire interdire la commercialisation d’une poupée vaudou le représentant (d’ailleurs de mauvais goût, il faut bien le dire), et s’entête après avoir été débouté hier mercredi par le tribunal en faisant appel : et, pourtant ! N’est-ce pas Nicolas Sarkozy qui disait « jadis » qu’il préférait « l’excès de caricature à l’excès de censure » ? L’attitude de Ségolène Royal, elle aussi transformée en poupée vaudou, semble plus convenable (et, surtout, plus politique) qui traite cette caricature par un simple haussement d’épaules.

Je suis toujours inquiet devant les censures, officielles ou non, même si certaines pourraient s’expliquer (mais devraient-elles être appliquées pour autant ?) pour des raisons de sécurité publique, pour éviter des affrontements violents entre groupes communautaires par exemple. Or, il est aussi des censures plus insidieuses et dangereuses encore dans notre République de plus en plus « émotionnelle », censures qui se parent des arguments de « respect » mais ne sont rien d’autres que des attitudes d’intolérance et d’irrespect des libertés d’opinion et d’expression. Certains groupes s’arrogent ainsi le droit de « censurer » ce qui « porterait atteinte à leur dignité », par le recours systématique aux tribunaux, au risque de transformer notre pays en « République des juges », étouffante et liberticide. D’autres censures sont même initiées par certaines municipalités, par le dépôt de plaintes en fait abusives, pour écarter les oppositions politiques, comme j’en ai été moi-même la victime en 2002, aux Mureaux…

Pour répondre à ces censures, il y a la formule de Maurice Clavel, écrivain catholique qui puisait aux sources gauchiste comme royaliste dans les années 70, et qu’il avait lancée en quittant le plateau d’une émission de télé : « Messieurs les censeurs, bonsoir ! ». Ce que je traduis aussi par ma devise personnelle : « la liberté, ça ne se renifle pas, ça se respire ! ». Et ça sent bon aussi l’encre d’imprimerie…

21/01/2008

Liberté d'expression, envers et contre tout...

La liberté d’expression est une liberté fragile, toujours attaquée pour de « bonnes raisons » par de « braves gens » pleins de « grands principes » : et nos braves censeurs de clamer la main sur le cœur et l’autre poing brandi furieusement vers le ciel « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », formule du républicain robespierriste Saint-Just qui a légitimé tant de terreurs et de totalitarismes dans une Histoire pas si lointaine, et même parfois étonnamment proche.

 

Deux événements survenus la semaine passée ont montré l’intolérance d’une certaine gauche, en Italie comme en France : ainsi, le pape Benoît XVI a-t-il renoncé à prononcer le discours qu’il avait été invité à faire à l’université romaine Sapienza, à la suite d’une véritable campagne de haine de l’extrême-gauche soi-disant « laïque » et le professeur Yves-Marie Adeline a-t-il été interdit de cours par Sciences-Po à Poitiers à la suite de la pression de militants sud-américains là encore d’extrême-gauche qui dénonçaient le fait qu’il était… royaliste ! Deux nouvelles pas très rassurantes pour la liberté d’expression mais très révélatrices d’un état d’esprit d’intolérance qui sévit aujourd’hui et qui se manifeste de plus en plus ouvertement, comme s’il n’y avait plus de retenue de la part de ces « nouveaux Vigilants », véritables chantres d’un « Ordre moral laïque et républicain » qui rappelle les pires heures du règne de la Vertu instauré par Robespierre et ses comparses.

 

Néanmoins, dans l’affaire qui concerne le pape, la réaction du maire (de gauche) de Rome Walter Veltroni est plutôt rassurante, qui a dénoncé cette inacceptable censure « inconcevable pour un démocrate » selon ses propres termes, tandis que les catholiques se sont manifestés en masse dimanche 20 janvier sur la place Saint-Pierre pour soutenir « leur » pape. Ainsi, l’extrême-gauche, dans sa logique liberticide a provoqué une « réaction » salutaire, quelle que soit ce que l’on pense par ailleurs du pape et de l’Eglise catholique : manifester contre le pape ou discuter, voire critiquer ou même combattre ses idées, est un droit, une liberté qui doit être praticable, mais l’empêcher de parler, de s’exprimer en certains endroits qui lui seraient « interdits » pour des raisons politiques ou morales est inacceptable et détestable.

 

La réponse d’un Maurras, tout compte fait et même s’il n’a pas toujours respecté ses propres préceptes, est la plus juste qui soit : « Les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent », ce que je complète par ma propre formule : « La liberté, ça ne se renifle pas, ça se respire ». A écrire sur tous les miradors du « politiquement correct », en grosses lettres et de toutes les couleurs, en accompagnant cette noble tâche d’un bras d’honneur à tous ces gardiens de la Vertu liberticide qui nous empuantissent l’atmosphère de leurs haines mal recuites…

 

Et m… aux cons !